vendredi 25 janvier 2013

[MAJ] La rationalité du locataire qui « oublie » de faire sa demande d’APL


L’histoire :

Un étudiant non salarié avec un revenu mensuel R issue de transferts familiaux et de la mensualisation de son épargne, prend une location pour 12 mois déterminée à l’avance. Cette location lui donne droit à 120€ d’APL par mois soit 1440€ sur 1 an. Son temps disponible est égal au temps offert par la nature moins ses heures de cours. N’exerçant pas d’activité salariée son temps disponible est égal à son temps de loisir.
Le dossier d’APL demande 1h de « travail ». Les APL sont versées avec un mois de décalage et la possibilité d’un effet rétroactif. L’étudiant dispose des informations.


Questions :

Comment expliquer que certains étudiants vont attendre le 12ème mois pour faire leur dossier d’APL. Sont-ils rationnels ? Pourquoi pas avant et pourquoi le faire au 12ème mois s’ils n’en ont pas « besoin » ?



Analyse selon le modèle de la VAN :

Valeur actualisée des APL avec un taux à 2% = 1424€
Soit la valeur maximum pour laquelle l’investissement est rentable ou la valeur maximum que peut attribuer l’étudiant pour 1h de loisir consacrée à faire son dossier d’APL est rentable.
Il est raisonnable de penser qu’un étudiant ayant droit aux APL valorise une heure de loisir à moins de 1424€.
Avec une heure de loisir valorisée à 15h (on peut prendre 8 ou 30 ça ne change pas grand chose), le coefficient d’actualisation de l’étudiant est de 0,1111 et représente sa préférence pour le présent. il est à comparer avec 0,9983 le coefficient d’actualisation correspondant à un taux de 2% et qui une des représentation de la valeur du temps par le marché.
L’étudiant aurait donc une très très forte préférence pour le présent, mais cela est n’est raisonnable, trop excessif.



Conclusions intermédiaires :

  • L’étudiant à une préférence pour le présent exceptionnellement haute et une valorisation très élevé d’une heure de loisir.
OU
  • L’étudiant est irrationnel, il fait les choses « comme ça »
OU
  • Le modèle de la VAN utilisé en entreprise pour l’aide à la décision des investissements et ne correspond pas à l’analyse d’un individu.



Le concept d’utilité :

La science économique n’analyse pas les consommateurs/travailleurs/contribuables de la même manière qu’une entreprise qui ne cherche que la maximisation de son bénéfice.
La science économique utilise le concept d’utilité pour analyser le comportement des individus.

Chaque individu cherchant à maximiser son utilité sous la contrainte de ressources limitées. Chaque individu a sa propre fonction d’utilité qui varie en fonction du lieu et du temps.

50€ n’a pas la même utilité pour un bénéficiaire du RSA que pour Lagardère.
L’utilité d’une glacière n’a pas la même pour un Esquimau que pour un Touareg.
L’utilité d’un verre d’eau n’est pas la même si je viens de courir 1h ou si je sors d’un bar. 
Jean préfère les carottes aux tomates et Pierre préfère les tomates aux carottes

Dans le cas qui nous concerne, on étudie l’utilité apportée par la consommation et par le temps libre.
Le temps n’étant pas extensible, chaque heure travaillée pour gagner de l’argent et consommer d’avantage se fait au détriment du temps de loisir. Dans le monde merveilleux des économistes, chacun détermine le temps qu’il est prêt à accorder au travail pour bénéficier d’un revenu et d’un niveau de consommation qui le satisfait au détriment de son temps libre. Ici, on n’a pas ce problème, l’étudiant ne travail pas et ne « travaillera » qu’une heure s’il trouve cela rentable.

L’utilité de l’étudiant est U(R;L) c’est le niveau de « satisfaction » selon son volume de consommation ici égale à R et son nombre d’heures de loisir.

Les fonctions d’utilités peuvent prendre de nombreuses formes mais doivent répondre à certaines propriétés. On peut imaginer que la fonction de l’étudiant serait de la forme :
U( R ;L) = R + αL2        ou      U(R ;L) = R + Lα         avec α > 1 un paramètre qui permet d’évaluer la préférence relative du temps de loisir sur la consommation. Dans notre cas, la forme de la fonction n’a aucun intérêt si elle répond aux propriétés des fonctions d’utilité. L’idée est de monter que α dépend des goûts de chacun et que l’analyse en tient compte.


Le modèle de base :

L’étudiant fait sont dossier d’APL si :
L’utilité de « travailler »  1h ce mois ci et recevoir ses APL pendant 12 mois à partir du mois prochain est supérieure à l’utilité de ne pas « travailler » 1h ce mois ci et ne jamais recevoir ses APL.
Soit :



Et ouai c’est moche ! Mais ce n’est pas si dur à lire. Pour ceux qui doutent de l’intérêt à théoriser et mathématiser, je l'explique plus loin.

Concrètement l’équation revient à :

Je perds une heure de loisir ce mois-ci et je touche mon retard d’APL le mois prochain et 120€ les mois suivants. (Avec un facteur d’actualisation parce que x€ aujourd’hui c’est mieux que x€ dans un mois) 

Vs

Je garde tout mon temps de loisir et je ne « travaille » pas pour faire mon dossier d’APL et je n’aurai jamais d’APL
Le tout sous forme d’utilité pour tenir comptes des revenus non salariés de l’étudiant (R) et de ses préférences entre loisir et consommation (α dans la fonction d’utilité).

Soit grossièrement : 1h de loisir vs 1440€ (mensualisée/actualisé), on est très proche du modèle de la VAN. Avec des paramètres raisonnables sur le revenu de base de l’étudiant, une préférence pour le présent « normale » et un goût pour le temps libre qui ne soit pas extravagant comparé à 1440€, il est impossible qu’un étudiant ne fasse pas son dossier d’APL. Et dans le cas hypothétique où il ne le ferait pas, rien ne peut expliquer qu’il le fasse au dernier moment le 12ème mois. La variation de l’actualisation est trop faible pour modifier un comportement aussi extrême.

La rationalité du locataire qui « oublie » et le principe du « je le fais demain ».

Pour les mois 1 à 11 :




Equivalent à : je fais mon dossier ce mois ci et j’aurai mon retard d’APL le mois suivant et 120€ les mois d’après         vs         je ne fais pas mon dossier ce mois-ci, mais je le ferai le mois prochain et je recevrai mes APL les mois suivant (toujours actualisé)


Après simplification on a :




Je vous passe les détails mais cela équivaut en gros à : ne pas perdre 1h de loisir ce mois ci contre 120€ dans deux mois actualisés avec une heure de loisir en moins ce mois ci + ou – un résidu difficile à évaluer car il dépend du coefficient d’actualisation qui « joue » dans les deux sens.

Dans ces conditions et en fonction des préférences de l’étudiant, il peut être rationnel de ne pas faire son dossier d’APL ce mois ci et « le faire le mois prochain ».

Si R est suffisamment grand et si la préférence pour le présent est adéquate (effet ambigu car joue sur l’heure de loisir à sacrifier maintenant  et sur la « valeur » actualisée des APL à recevoir dans les prochains mois) et surtout si la satisfaction d’un supplément de revenu dans deux mois est négligeable comparée à l’insatisfaction d'une perte d’une heure de de temps libre maintenant, alors il est rationnel de ne pas faire son dossier d’APL et de le « faire le mois prochain ». La préférence entre temps libre et consommation est un choix personnel mesuré par α dans la fonction d’utilité définie plus haut.

Pour le dernier mois m = 12 :




Équivalent à : Perdre une heure de loisir ce mois-ci et avoir 1440€ le mois prochain       vs                Ne pas perdre une heure de loisir ce mois-ci, ni les mois suivant mais ne jamais recevoir les APL

Soit le cas de départ : 1h de loisir contre 1440€
Toujours avec des paramètres raisonnables, tous ceux arrivés à cette étape font leur dossier APL.

Conclusions :

1 – Si le choix est fait sans tenir compte de l’éventualité de « faire son dossier demain », il est irrationnel avec des préférences raisonnables de ne pas faire son dossier APL
2 – Dans certaines conditions (revenu de base suffisant, peu sensible à une augmentation de sa consommation, forte valorisation de temps libre présent), il est rationnel de ne pas faire sa demande si on résonne avec l’idée de le « faire demain ». Si les préférences n’évoluent pas au cours de l’année, il est même rationnel de passer de mois en mois sans faire son dossier en se disant « je le fais demain ».
3 – Pour faire une demande pendant l’année après avoir choisi la stratégie du « je le fais demain » le premier mois, il faut un choc négatif sur le revenu de base et/ou une évolution de ses préférences (découverte de la vie nocturne et de l’alcool qui valorise une consommation supplémentaire et donc rend plus acceptable la perte d’une heure de loisir soit une variation de α)
4 – Dans certaines conditions, il peut même être envisagé de choisir dès le premier jour de faire son dossier d’APL à la fin de l’année. Préférence forte pour le temps de loisir présent et faible valorisation d’une consommation future toujours sous la condition d’un revenu de base « suffisant » selon les préférences de l’étudiant.
5 – Toujours avec des préférences raisonnables il est irrationnel de ne pas faire son dossier APL le 12ème mois.

L’utilité de la théorie.

Analyser et prévoir les comportements est indispensable. Nous vivons dans un monde où les incitations sont omniprésentes. Parfois mises en place de manière formelles et déterminées à partir d’une analyse scientifique, parfois mises en place de manière empirique voir inconsciente.

La politique fiscale et les taux d’impositions sont modélisés.
RSA, SMIC, minimums sociaux sont censés être optimisés pour obtenir un maximum  d'incitation sous certaines contraintes.
De manière empirique, une partie du salaire contient une partie incitative qui dépend de la facilité à contrôler la qualité du travail du salarié. Toutes choses égales par ailleurs, un travail facilement et régulièrement contrôlable sera moins rémunéré qu’un travail qu’il l’est difficilement. Dans ce dernier cas, le travailleur a peu de chance d’être pris à « glander » donc il faut qu’il ai beaucoup à perdre pour l’inciter à travailler correctement.
Un enfant qui braille devant le rayon jouet de Super U adopte un comportement qui incite ses parents à agir selon sa volonté. L’enfant ne fait pas les choses « comme ça », il a appris, testé et adapté son comportement pour maximiser son utilité en incitant ces parents à le satisfaire.
Le chantage sexuel dans un couple pour obtenir un comportement plus favorable à nos goûts est envisageable. 

L’intérêt de la mathématisation :

  • L’utilisation des mathématiques facilite l’étude de la mécanique d’un système avec les aberrations que cela peut avoir dans les sciences sociales.
  • Les plus téméraires utilisent les modèles pour quantifier, prévoir et même prescrire des modalités d’incitations.
Tout n’est pas modélisable et tout ne doit pas être modélisé, même si certains y travaillent. Mais tout ce qui est incitations financières comme RSA, SMIC, APL, sanction financière, fiscalité doit l'être.

L’hypothèse de rationalité est constamment discutée notamment avec des concepts de rationalité limitée. Mais de l’avis d’un professeur dans un couloir du bâtiment B pendant un interclasse, la plupart des cas d’irrationalité sont des problèmes d’information et de « capacité » (j’ai oublié le vrai terme) ou parce que le problème est mal posé/discuté. Ca vaut ce que ça vaut, mais il doit y avoir un bout de vrai. [Maj : j'essaie de ne pas dire trop de conneries en restant simple mais j'apprends chaque jour de nouvelles choses qui nécessiteraient de revoir constamment tout ce que j'écris]

D’aucun voudrait vivre dans un monde poétique, où les choses se passent spontanément. La poésie perçue n’est souvent que le fruit de la méconnaissance des mécanismes.

Pour une approche philosophique de la rationalité et des abus de la rationalisation il y a « La Voie » d’Edgar Morin philosophe, sociologue, moraliste.

Pour comprendre pourquoi nos jugements et donc nos comportements peuvent être irrationnels : " Système 1 système 2 : les deux vitesses de la pensée " de Daniel Kahneman, psychologue et prix Nobel d'économie 2002,  de nombreux exemples de biais de perception et d’erreurs d’analyse sont expliqués.

Un blog qui traite entre autres des problèmes de rationalité.







Paramètres "raisonnables" :

R 1000€/mois avec une variation max de 100%
L = 40h/semaine plus ou moins
Coef d'actualisation > 0,6/mois
Fonction d'utilité de sorte à avoir un salaire de réserve inférieur à 300€/heure

6 commentaires:

  1. Tu prends l'exemple d'un etudiant qui utilise son temps libre aux loisirs. Dans ce cas, sachant qu'il ne pourra pas utiliser ce temps pour travailler et payer son loyer qui connait une augmentation des prix, et comme dans la realite 50% des parents aident leurs etudiants a payer leur loyer afin que leurs enfants se consacrent aux études pour obtenir une meilleure position sociale qu'eux, alors il est 100% rationnel de penser que dans ce cas, les parents s'occuperont du dossier APL et que leurs enfants etudiants n'auront pas a réfléchir sur comment mieux utiliser leur temps. Ils en ont d'ailleurs toujours une petite idée avant meme de s'occuper de leur finance, meme si ce dernier moyen leur permettrait de garder plus d'argent a leur loisir, car dans la perspective d'une vie au jour le jour, on ne spécule pas sur le long terme

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  2. Bonjour,
    Ce n’est pas un blog pour les spécialistes de l’économie, je n’ai pas le niveau pour, mais ce post était assez théorique.
    Je souhaitais expliquer pourquoi certaines personnes renoncent à une somme d’argent future contre une perte de temps maintenant. Cela peut s’appliquer à un salarié qui « oublie » de faire ses APL, ou un internaute qui « oublie » de renvoyer son pantalon trop grand pour se faire rembourser, ou un consommateur qui « oublie » de faire une réclamation pour contester une facturation abusive etc…
    Ca marche aussi dans l’autre sens, un salarié qui fait des heures supplémentaires gratuitement pour avoir une prime-promotion-augmentation dans l'avenir, ou un consommateur qui pense à renvoyer son ticket de caisse pour obtenir le 100% remboursé de son café.
    J’ai rajouté le principe du « je le fais demain », ce n’est pas très scientifique mais il y a une vraie théorie derrière qui explique de nombreux comportements réels comme celui des fumeurs qui disent sincèrement vouloir arrêter de fumer mais qui ne le font pas. La cigarette d’aujourd’hui offre suffisamment de plaisir pour remettre sa santé à demain. Dans un monde imaginaire où l’on pourrait contraindre un fumeur à arrêter maintenant ou jamais, beaucoup renonceraient à la cigarette pour protéger leur santé. C’est la possibilité de pouvoir le faire plus tard qui permet de ne rien faire pendant très longtemps alors que l’on est sincère quand on dit vouloir arrêter de fumer.
    Tu t’es focalisé sur le contexte pour trouver une explication très restrictive : un étudiant aidé par ses parents qui font ses démarches administratives, qui vit au jour le jour mais espère prendre l’ascenseur social. Ca fait beaucoup de contrainte !
    Faire des études revient à renoncer à un salaire aujourd’hui pour potentiellement gagner d’avantage dans x années. Les étudiants ne vivent pas tant que ça au jour le jour sans spéculer sur l’avenir.
    J’ai mélangé de la théorie avec un cas concret parce que la théorie pure demande beaucoup de rigueur (que je n’ai pas) et que mes 10 lecteurs sont principalement des amis qui ne connaissent rien à la modélisation mathématique. En utilisant un cas concret je souhaitais leur faire comprendre intuitivement la théorie : importance du revenu initial, préférence pour le présent, préférence relative entre le temps libre et un revenu supplémentaire, l’incohérence temporelle, le principe d’incitation etc...

    C’est plus clair ?

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  3. Je vous ai bien compris, et je ne crois pas que mon exemple soit si surréaliste que çà.
    Si j'utilise ce contre-exemple, c'est dans l'objectif de montrer que ce point théorique n'est pas abouti, et qu'il souffre de nombreuses exceptions qui sont trop souvent laissez de côté.
    En effet, si le langage mathématique est d'une objectivité incontestable, il est très difficile de valider ses hypothèses avec des tests empiriques. Or le succès d'une théorie réside dans sa validation, et non dans la succession de symboles mis bout à bout.
    On peut envisager alors deux cas; soit on considère que la pensée mathématique se suffit à elle-même, mais dans ce cas on ne peut rien découvrir d'autres, soit on estime que la rationalité est pratique et que dans le contexte d'informations limitées (H.Simon, prix Nobel d'économie), on ne peut pas déterminer précisément les gains futurs et donner une préférence absolue sur des choix inter temporels.
    Il faut alors admettre qu'il existe des comportements irrationnels, bravo pour avoir cité Kahneman (autre prix Nobel). Je pense que ces préférences relatives, l'incohérence intertemporelle, les incitations fondées sur le doute hyperbolique sont irrationnels,
    et par conséquent tout individu rationnel ne les suit pas. Ils mesurent les conséquences négatives de telles décisions: Préserver sa santé pour un fumeur passe avant la satisfaction actualisé de sa prochaine cigarette. Vous le dîtes vous même: On préfère une perte de temps immédiate à une somme d'argent future! Le principe d'actualisation n'est donc pas utilisé, ou alors le temps présent a une valeur démesurée ce qui n'est pas non plus très rationnel.
    On pourrait utiliser récemment le triste exemple de cet homme qui s'est immolé devant Pôle emploi parcequ'on avait mis fin à ses droits, et que celui-ci les réclamait. Il n'a pas attendu de recevoir l'argent.
    Ma thèse défendue si elle remet en cause les hypothèses n'est pas contradictoire avec le contexte présent. L'étudiant qui oublie ses APL n'est pas l'exemple de l'homme rationnel, il n'effectue aucun calcul sinon il aurait vite fait le bon choix.

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  4. L’abus de l’hypothèse de rationalité et la « bêtise » de tout mathématiser est un sujet récurrent avec mon entourage. Je n’ignore pas ces problèmes mais je n’ai pas les connaissances pour avoir une autre approche sans avoir recours à l’idée que les choses arrivent « spontanément ».
    A titre personnel, je viens de passer 5 ans à sur-utiliser l’hypothèse de rationalité, qui me posait déjà problème avec ce que je pouvais observer d'où ce cas, et les mathématiques. Si je pouvais attendre un petit peu avant de remettre en cause tout ça, ça m’arrangerai (je plaisante, mais il y a un peu de vrai).

    «Les incitations fondées sur le doute hyperbolique sont irrationnels » : vous m’avez perdu… Je ne connais pas le concept de doute hyperbolique. C’est une forme d’actualisation ?

    Avez-vous une référence à me proposer pour étudier les problèmes de rationalité ?

    Pour le cas de l’étudiant, s’il sait que les APL ont un effet rétroactif, qu’il a les revenus suffisants et les préférences adéquates (forte préférence pour le présent + faible utilité d’un revenu supplémentaire), il peut être rationnel qu’il attende le dernier moment pour faire sa demande ? J’ai rajouté le principe du « je le fais demain » pour rendre les seuils des paramètres plus facile à atteindre pour ne pas déclencher la demande d’APL. Ça ne tient pas la route ?

    Comment expliqueriez-vous les personnes qui renoncent à une somme future alors que le coût actuel pour l’obtenir semble faible ? Uniquement du cas par cas avec un contexte extérieur non modélisable ?

    Merci pour le partage de vos connaissances.

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  6. Vous semblez être calé sur le sujet, je ne suis qu’un novice.

    Pouvez-vous m’éclairez sur ces points :

    Pour le fumeur :

    Imaginons que le fumeur n’accorde que peu d’importance à sa vie mais qu’il accorde une grande utilité à la consommation de la cigarette. Il n’a qu’une fonction d’utilité particulière qui lui « permet » de ne pas arrêter de fumer en étant rationnel. Ou, est-ce que vous partez du postulat qu’il n’est pas rationnel d’accorder plus d’importance à la cigarette qu’à la vie pour tous les individus et qu'il s'agit d'un problème d'information sur l'évaluation des gains futurs ?

    Pour l’incohérence temporelle :

    Je dois confondre la possibilité de modéliser un comportement et donc le rendre compréhensible avec la notion de rationalité. Pour mon esprit novice, le fumeur est rationnel quand il dit vouloir arrêter de fumer et il est rationnel quand il repousse son projet à demain indéfiniment. Pour vous le fait de « souffrir » d’une incohérence rationnel entraine forcement un comportement irrationnel ? J’avais cru comprendre que l’irrationalité n’était qu’apparente et que la notion d’incohérence temporelle permettait de la résoudre…

    Mes questions sont surement naïves mais pour le moment j’en suis là.

    On voit derrière ces questions les abus de la mathématisation (utilité de la vie + ou – que l’utilité de la cigarette…).

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