lundi 11 février 2013

Libéralisme, individualisme et Etat Providence.


Cet article sera pire que les précédents, encore moins de rigueur, de références et toujours pas de méthodologie…

Un petit constat :


Plus les personnes âgées en maison de retraite sont riches plus elles reçoivent de visitent de leur famille [1]. Trois possibilités :
1 : L’amour intergénérationnel est plus grand dans les familles riches
2 : Une famille pleine d’amour favorise la richesse
3 : La perspective d’un héritage conséquent favorise les visites et le maintient des liens familiaux.
4 : Les familles riches disposent de plus de temps et de moyen pour donner de l’amour

Indice : Toutes choses égales par ailleurs, plus il y a d’héritiers, plus chaque héritier rend visite à son parent.

NB : C’est un comportement « moyen » observé aux USA, et qui dit moyen, dit que tous les cas sont possibles mais qu'en moyenne c’est ce que l’on observe. Or, pour observer le comportement d’une société un comportement « moyen » avec tous ses défauts, en particulier celui de généraliser grossièrement, reste une bonne approche.

Etat providence et individualisme :



Le système de retraite actuel est le résultat d’une suite de réformes tout au long du XXème siècle et en particulier depuis 1941 où le système par répartition est mis en place.


L'État providence qui ne se contente pas d’être le garant de la sécurité et de l’ordre comme dans son modèle libéral, se développe ainsi tout au long du 20ème siècle avec une forte composante d’assurance contre les risques de la vie (maladie, vieillesse, chômage).

Le divorce, autorisé depuis la fin du XVIIIème siècle, touche désormais un couple sur deux. Le travail des femmes et la déclaration de l’égalité homme-femme de 1946 (1965 pour travailler sans l’autorisation du mari) permettent aux femmes de s’émanciper par l’indépendance financière. Les mariages ne sont plus dictés par le besoin de sécurité mais par l’amour, et peuvent être dissout si celui-ci manque, sans, a priori, nuire à la sécurité de chacun.

En synthèse, depuis le XXème siècle, un certain nombre de dispositifs ont été mis en place pour assurer une certaine liberté/sécurité financière pour tous y compris pour ceux frappés par des accidents de la vie. Ces dispositifs sont jugés comme un progrès pour la société.

Malgré un libéralisme dénoncé, l’Etat est intervenu de plus en plus pour protéger les citoyens en se substituant, au moins partiellement, à la protection par l’assurance individuelle et à la solidarité familiale et/ou communautaire.

Grossièrement avant l’État Providence, les deux principaux types d’assurance disponibles étaient : l’épargne et l’assurance privée si les revenus étaient suffisants et la solidarité familiale et/ou communautaire.

Selon un principe économique mesquin, les individus adoptent un comportement en fonction des incitations qu’on leur propose (voir au début). Ainsi, les parents éduquent les enfants et les protègent dans un premier temps pour pouvoir bénéficier à leur tour de leur protection lorsqu’ils seront vieux et malades. Un membre d’une famille et/ou d’une communauté peut faire preuve de solidarité lorsqu’un autre de ses membres est touché par la maladie ou le chômage pour pouvoir bénéficier de cette protection dans le cas où cela lui arriverait.

Les pays en développement ont un PIB calculé qui ignore pour beaucoup ce principe d’entraide, la vie de la population est « moins difficile » que ce que laisse penser les simples chiffres.

En conclusion, il faudrait discuter de ce qu’est réellement le libéralisme, si c’est l’intervention a minima de l’Etat dans ses fonctions de sécurité et d’ordre, la montée du libéralisme n’est a priori pas le meilleur qualificatif pour la France au XXème, en tout cas concernant son rôle d’assureur pour les citoyens. On pourrait également s’interroger si la demande toujours plus pressante de certains pour d’avantage de protection est une bonne approche pour lutter contre l’individualisme. Et si cet individualisme et l’esprit de compétition qui l’accompagne n’est pas la conséquence d’une plus grande mobilité sociale (elle est en panne en ce moment) qui n’est toujours pas parfaite dans l’égalité des chances mais qui, à mon avis, est toujours plus grande qu’il y a un siècle. Au lieu de se focaliser sur les aspects négatifs de l’individualisme, on pourrait relativiser en regardant ce qu’il a favorisé ou ce qu’il a produit et si ce sont des choses que l’on regrette.

Bon, sinon je suis d’accord pour dire qu’on peut toujours améliorer les choses.

On notera qu’il y a des États qui offrent moins d’assurance mais qui ont pourtant une culture importante de l’individualisme. Tout comme il existe des Etats où la protection sociale est développée mais qui ont gardé une culture de la solidarité.

Je ne suis pas convaincu par ce que j'écris. L’Etat Providence peut être le résultat de la monté de l’individualisme et non sa cause. La corrélation n’est pas parfaite et le sens de causalité, s’il existe, n’est pas évident et surement circulaire. Toutefois, l’idée d’un Etat assureur qui favorise les comportements individualistes n’est pas de moi, mais j’ai oublié où je l’ai lu…

[1] Freakonomics 2007 ou SuperFreakonomics 2011, Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner, Galimard.

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