Deux choses notables sur ce graphique :
- Il y a deux périodes, une première où la consommation des ménages et leur pouvoir d’achat augmentent (1999-2007). Une deuxième période où ils stagnent voir diminuent (2008-2011).
- La croissance de la consommation évolue plus vite que la croissance du pouvoir d’achat.
La croissance forte du crédit de trésorerie explique en
partie la croissance supérieure de la consommation comparée à celle du pouvoir
d’achat.
L’utilisation de l’indice des volumes d’importation est une
très mauvaise approximation du développement de la mondialisation qui a entre
autres permis des gains de pouvoir d’achat en bénéficient de produits à moindre
prix d’origine étrangère.
Depuis les chocs pétroliers, la croissance du pouvoir d’achat
est moins soutenue et plus aléatoire. Néanmoins elle reste largement positive
sur longue période.
Conclusion :
Le battage médiatique et les enjeux politiques autour du
pouvoir d’achat se concentrent toujours sur l’instant, qui actuellement n’est
pas très réjouissant. On pourrait se demander néanmoins si consommer toujours
plus n’est pas vain, en particulier la consommation de biens manufacturés. Au-delà
des aspects écologiques évidents, la course à toujours plus de consommation est
source de frustration et de mal être car jamais satisfaite.
Quelques nuances et digressions :
Certains n’ont pas atteint un niveau de consommation que l’on
pourrait qualifier de minimum nécessaire, certaines frustrations sont donc
légitimes, mais où placer le niveau…
Continuer à rechercher d’avantage de consommation n’est
pas aberrent en soit, la consommation est jugée être une source de satisfaction
et de bien-être. Mais le mode de consommation pourrait évoluer. Après avoir
atteint un certain niveau, elle pourrait gagner en qualité et développer d’avantage
la consommation de services notamment culturels (déjà le cas mais les choses
pourraient s’accentuer).
La théorie de l’obsolescence programmée repose sur le
fait que les industrielles limitent volontairement, à l’insu du consommateur,
la durée de vie des produits. Certains économistes estiment qu’il s’agit essentiellement
des conséquences des préférences des consommateurs. Il y a un plaisir intrinsèque
à l’acte d’achat sans lien avec l’objet acquis. Pour multiplier les actes d’achat,
le consommateur veut des prix bas ce qui incitent les producteurs à utiliser
des produits de moindre qualité qui vont se détériorer rapidement. Cela ne
pause cependant pas de problème au consommateur qui prend plaisir à renouveler
ses équipements en suivant les modes.
D’un point de vue théorique, si un producteur pouvait
offrir un produit de meilleure qualité au même prix que le concurrent
producteur d’un bien médiocre, il s’accaparerait l’ensemble du marché. Les cas
d’obsolescence programmé seraient des one shoot : vendre à un prix p un produit de qualité inférieure à celle produite
par le marché pour le même prix. A long terme, l’entreprise ne peut pas tenir
cette stratégie, tout du moins sans le consentement du consommateur (d’où les
dépenses pour l’image de marque, le marketing, la fidélisation, biaiser les
informations etc…).
La recherche de croissance économique et donc de toujours
plus de consommation est nécessaire avec la structure actuelle de l’économie.
Les gains de productivité obligent à consommer d’avantage pour utiliser la force
de travail mise au chômage par ces gains.
Les 35h reposaient sur l’idée du partage du travail en conséquence
des gains de productivité, mais elles n’ont pas tenue compte de la concurrence
internationale qui s’accapareraient la perte de compétitivité qui l’ont
accompagnée.
En théorie :
Soit un travailleur M qui produit un bien en 10h à 1F de
l’heure en t-1.
En t, il est capable de produire le même bien en 5h
toujours à 1F de l’heure.
Il y a alors plusieurs possibilités :
Cas 1 : Produire 1 bien en 5H à 1F de l’heure et
garder 5h de loisir => gains de productivité en termes de coût du travail,
gains en temps de loisirs, perte de revenu.
Cas 2 : Produire 2 biens en 10h à 1F de l’heure
=> gains de productivité en termes de coût du travail, pas de revenu ni de
loisir supplémentaire.
Cas 3 : Produire 1 bien en 5h mais à 2F de l’heure
=> gains de productivité nuls en termes de coût du travail, revenu constant,
gains de 5h de loisirs.
Le cas 1 en envisageable mais nécessite le souhaite de limiter
sa consommation.
Le cas 2 profite uniquement à l’entreprise qui devient
plus compétitive et gagne des parts de marché ce qui peut augmenter in fine le
nombre d’emplois.
Le cas 3 profite uniquement aux salariés, l’entreprise ne
fait aucuns gains de compétitivité et peut perdre des marchés en situation de concurrence
qui la conduiront à licencier.
Dans le mode réel, les gains de productivité sont
répartis en gains de compétitivité et dans les hausses de salaires. Les 35h
ressemblaient un peu trop au cas 3 ce qui explique les critiques qui lui sont
adressées.
Sur le long terme, la réduction du temps de travail est
déjà conséquente depuis un siècle et continuera sans doute sa progression. La
concurrence internationale la rend cependant difficile à mettre en place car le
partage des gains de productivité ne doit pas nuire à la compétitivité
indispensable à la lutte contre le chômage.
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