samedi 2 mars 2013

Pouvoir d’achat, consommation des ménages, recours au crédit et productivité : une analyse d’un peu de tout dans tous les sens…


Deux choses notables sur ce graphique :
  •  Il y a deux périodes, une première où la consommation des ménages et leur pouvoir d’achat augmentent (1999-2007). Une deuxième période où ils stagnent voir diminuent (2008-2011).
  • La croissance de la consommation évolue plus vite que la croissance du pouvoir d’achat.


La croissance forte du crédit de trésorerie explique en partie la croissance supérieure de la consommation comparée à celle du pouvoir d’achat.
L’utilisation de l’indice des volumes d’importation est une très mauvaise approximation du développement de la mondialisation qui a entre autres permis des gains de pouvoir d’achat en bénéficient de produits à moindre prix d’origine étrangère.


Depuis les chocs pétroliers, la croissance du pouvoir d’achat est moins soutenue et plus aléatoire. Néanmoins elle reste largement positive sur longue période.


Conclusion :


Le battage médiatique et les enjeux politiques autour du pouvoir d’achat se concentrent toujours sur l’instant, qui actuellement n’est pas très réjouissant. On pourrait se demander néanmoins si consommer toujours plus n’est pas vain, en particulier la consommation de biens manufacturés. Au-delà des aspects écologiques évidents, la course à toujours plus de consommation est source de frustration et de mal être car jamais satisfaite.

Quelques nuances et digressions :


Certains n’ont pas atteint un niveau de consommation que l’on pourrait qualifier de minimum nécessaire, certaines frustrations sont donc légitimes, mais où placer le niveau…

Continuer à rechercher d’avantage de consommation n’est pas aberrent en soit, la consommation est jugée être une source de satisfaction et de bien-être. Mais le mode de consommation pourrait évoluer. Après avoir atteint un certain niveau, elle pourrait gagner en qualité et développer d’avantage la consommation de services notamment culturels (déjà le cas mais les choses pourraient s’accentuer).

La théorie de l’obsolescence programmée repose sur le fait que les industrielles limitent volontairement, à l’insu du consommateur, la durée de vie des produits. Certains économistes estiment qu’il s’agit essentiellement des conséquences des préférences des consommateurs. Il y a un plaisir intrinsèque à l’acte d’achat sans lien avec l’objet acquis. Pour multiplier les actes d’achat, le consommateur veut des prix bas ce qui incitent les producteurs à utiliser des produits de moindre qualité qui vont se détériorer rapidement. Cela ne pause cependant pas de problème au consommateur qui prend plaisir à renouveler ses équipements en suivant les modes.
D’un point de vue théorique, si un producteur pouvait offrir un produit de meilleure qualité au même prix que le concurrent producteur d’un bien médiocre, il s’accaparerait l’ensemble du marché. Les cas d’obsolescence programmé seraient des one shoot : vendre à un prix  p un produit de qualité inférieure à celle produite par le marché pour le même prix. A long terme, l’entreprise ne peut pas tenir cette stratégie, tout du moins sans le consentement du consommateur (d’où les dépenses pour l’image de marque, le marketing, la fidélisation, biaiser les informations etc…).

La recherche de croissance économique et donc de toujours plus de consommation est nécessaire avec la structure actuelle de l’économie. Les gains de productivité obligent à consommer d’avantage pour utiliser la force de travail mise au chômage par ces gains.

Les 35h reposaient sur l’idée du partage du travail en conséquence des gains de productivité, mais elles n’ont pas tenue compte de la concurrence internationale qui s’accapareraient la perte de compétitivité qui l’ont accompagnée.

En théorie :

Soit un travailleur M qui produit un bien en 10h à 1F de l’heure en t-1.
En t, il est capable de produire le même bien en 5h toujours à 1F de l’heure.

Il y a alors plusieurs possibilités :

Cas 1 : Produire 1 bien en 5H à 1F de l’heure et garder 5h de loisir => gains de productivité en termes de coût du travail, gains en temps de loisirs, perte de revenu.
Cas 2 : Produire 2 biens en 10h à 1F de l’heure => gains de productivité en termes de coût du travail, pas de revenu ni de loisir supplémentaire.
Cas 3 : Produire 1 bien en 5h mais à 2F de l’heure => gains de productivité nuls en termes de coût du travail, revenu constant, gains de 5h de loisirs.

Le cas 1 en envisageable mais nécessite le souhaite de limiter sa consommation.
Le cas 2 profite uniquement à l’entreprise qui devient plus compétitive et gagne des parts de marché ce qui peut augmenter in fine le nombre d’emplois.
Le cas 3 profite uniquement aux salariés, l’entreprise ne fait aucuns gains de compétitivité et peut perdre des marchés en situation de concurrence qui la conduiront à licencier.

Dans le mode réel, les gains de productivité sont répartis en gains de compétitivité et dans les hausses de salaires. Les 35h ressemblaient un peu trop au cas 3 ce qui explique les critiques qui lui sont adressées.

Sur le long terme, la réduction du temps de travail est déjà conséquente depuis un siècle et continuera sans doute sa progression. La concurrence internationale la rend cependant difficile à mettre en place car le partage des gains de productivité ne doit pas nuire à la compétitivité indispensable à la lutte contre le chômage.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire